TLEMCEN SOUVENIRS et HISTOIRE

TETMA

TETMA (1891- 1962) - Brillante interprète de musique hawzi   et du genre Hawfi,  Fatéma  Tabet, dite Tetma est née à Tlemcen.

Ayant grandi, comme la plupart des artistes, dans un milieu des plus pauvres et des plus démunis. De parents séparés, elle vit aux cotés de sa mère Aouicha Bensari.

Elle se résignait dans son enfance à vivre comme tout les enfants de son âge, jouer et passer le temps. A partir de 10 ans elle était retenue à la maison, il fallait bien qu'elle apprenne à s'acquitter, comme toute femme qui se respecte, des travaux domestiques.

C'est a cette période-la qu'elle s'est découverte le don qui allait la rendre une grande dame de la musique andalouse. En effet, lors de ses occupations domestiques elle n'arrêtait pas de chanter, et d'une voix tellement douce, suave et attractive que les voisins ouvraient leurs fenêtres, qu'il fasse chaud ou froid, juste pour écouter la petite fille chanter. Tetma s'était d'abord fait une renommée au sein de sa propre famille, puis de son proche voisinage et, après un temps très court, dans toute la ville. C'est ainsi que la diva entama sa carrière artistique. Apres avoir entonné des airs traditionnellement propres à  la gent féminine tlemcenienne, notamment le Haoufi, que les femmes de l'époque chantaient en se poussant sur l'escarpolette ou en berçant leur bébé pour l'endormir.

Elle y brilla de mille feux grâce a sa voix 'miraculeusement attractive' et a son talent de musicienne car elle jouait avec une superbe maitrise du violon et de la kouitra .En parallèle a cela, elle possédait un appréciable niveau d'instruction en langue arabe. Elle pouvait de ce fait assimiler très vite les poèmes classiques en y ajoutant la manière.

Elle était accompagnée d'un orchestre composé d’Omar Bakhchi, d’Abdelkrim Dali.

  Du hawfi, Tetma fit un passage très aisé au Hawzi et interpréta ainsi les œuvres des célèbres maîtres Ben Msayyeb, Boumediène Bensahla, et Bentriki .

  Plus tard elle s’exerça également à la musique classique andalouse. Elle participa à une tentative d'harmonisation andalouse initiée par un orchestre symphonique européen du Conservatoire municipal d'Oran. Elle est sortie grandie de cette expérience au point où elle s'installa à Alger, durant une grande partie des années cinquante.

Elle s'accompagna d'un modeste petit orchestre compose de quelques éléments dont nous citerons principalement un érudit de la musique andalouse en même temps qu'un virtuose du piano : le regrette Djilali Zerrouki . Avec le savoir faire de ce grand pianiste et la voix, tantôt frémissante, tantôt ondulante de Tetma, les prestations étaient magnifiques. En compagnie donc de cet ensemble, le nom de Tetma devint célèbre. Très souvent, comme le fut Abdelkrim Dali plus tard, elle était sollicitée avec son orchestre à Alger ou elle était très appréciée de ses consœurs Meriem Fekkai, Fadéla Dziria, Reinette Daoud et d'autres...Cette célébrité dépassa même les frontières. Elle enregistra, des lors, un important répertoire de disquesLe 22 avril 1962, à l’âge de 71 ans, disparaissait Tabet Tetma, , le chantre du chant traditionnel citadin d’expression féminine, particulièrement le hawzi et le hawfi.



28/12/2009
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