LIEUX ET VESTIGES DE TLEMCEN
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Histoire de Tlemcen
C'est dans un site admirable, au milieu d'un écrin de verdure et par plus de 800 m d'altitude, qu'on dresse la ville de Tlemcen.
La proximité de la mer a atténué les influences arides du continent et donne à la région, un climat tempéré, méditerranéen. Recevant des pluies abondantes, son territoire qui correspond au bassin de la Tafna avec ses influents et ses sources pérennes est depuis longtemps le château d'eau de l'Oranie.
D'abord sa position sur une haute plaine de piémont, au carrefour des grandes routes reliant l'Ouest algérien au Maroc et le tell du Sahara, l'a prédisposée à servir de lieu d'échanges entre des économies complémentaires rurale et citadine, agricole et pastorale.
La proximité de la mer a pour effet d'atténuer les influences desséchantes du continent et de donner à la région, un climat tempéré, d'une douceur toute méditerranéenne. Et parce qu'elle reçoit des pluies abondantes, son territoire qui correspond au bassin de la Tafna avec ses nombreux influents et ses sources pérennes est depuis longtemps le château d'eau de l'Oranie.
Or c'est surtout cela Tlemcen ( en berbére "sources poches d'eau), une heureuse conjonction de l'eau, de l'homme et du paysage. L'animal a gîté par là, avant que l'homme préhistorique n'y ait d'instinct fixé sa demeure. La présence humaine dans la région, et par suite l'histoire remonte donc à la nuit des temps. Il y eut à l'origine Agadir , le grenier-citadelle aujourd'hui simple fauboug sur le côté est de la vieille cité.
Sur son emplacement, Pomaria (les vergers) était à la fin du IIéme siècle sous les antonins et jusqu'au Véme , un poste fortifié tenu par une cavalerie d'éclaireurs romains à l'extrémité occidentale du limes d'Afrique.
Au VII éme siécle l'Islam avec Abou el Mouhadjir pénétra dans Agadir. Peu après s'y établit une petite royauté éphémère, celle du Kharédjite (Schismatique) Abou Qorra. Mais la vrais conversion religieuse de la population berbére ne date que des Idrissides. C'est sous leur règne qu'Agadir, à partir du IX éme siècle s'ouvre à la culture raffinée de l'Andalousie Musulmane.
Une fois leur conquête d'Agadir achevée au XI éme siècle, les Almoravides fondent Tagrart, un peu à l'Ouest. La réunion des deux cités donne naissance à Tlemcen. Quand s'effondre, deux siècles plus tard, l'immense empire almohade, les Hafsides les supplantent à Tunis, les Merinides à Merrakech. A Tlemcen prennent place les Abd-el Wâdides ou Zianides.
Cette dynastie (1236-1555) groupera dans le Maghreb Central, des territoires allant de la Moulouya, au-delà d'Oujda jusqu'au méridien de Béjaia. Elle comptera vingt-sept rois qui auront, avec des fortunes inégales, le souci de la chose publique. Qui protégeront le commerce, seront parfois de grands bâtisseurs avec un sens averti de l'urbanisme . Ils exercent aussi un généreux mécénat en attirant, dans leur capitale, les hommes de science et de piète. Les plus remarquables furent le roi-fondateur Yaghomracen (1236 -1283) et Abou Hammou Moussa II (1353-1389), le roi poète et aussi le restaurateur de la dynastie un moment évincée .
Bien qu'elle ait eu souvent maille à partir avec ses voisins de l'Ouest, notamment par deux fois les meridines la soumettent à un siège en régle (1299-1307 et 1335-1337), Tlemcen n'en continue pas moins de briller par ses universités alors célèbres, et par tant d'hommes de renom .
Mais la dynastie Zianide disparaît au XVI éme siècle et Tlemcen alors est rattachée à la Régence d'Alger. Pour elle commencent les mauvais jours, ainsi qu'en témoigne le chantre populaire Ibn Msaib qui l'exalte , au XVIII éme siècle, dans de sombres élégies .
Pour elle reparaît une lumière fugace quand le traité de la Tafna en 1837 reconnaît Tlemcen parmi les territoires relevant de la souveraineté de l'Emir Abd El Kader .
Aux heures glorieuses de son passé, Tlemcen doit être aujourd'hui le reliquaire de l'art Musulman en Algerie.
A part qu'elle a conservé une population pleine d'urbanité, aux mœurs et traditions exquises et colorées, ses Mosquées seraient, aux dires des spécialistes, parmi les plus belles du monde Musulman.
Depuis l'indépendance, cette ville, devenue un grand chantier, travaille pour que son avenir soit digne de son passé.
Grâce à la beauté de ses paysages, à ses richesses naturelles diversifiées et principalement ses abondantes ressources hydrauliques, longtemps symbolisées par les Cascades d'El Ourit, Tlemcen a toujours exercé une fascinante et irrésistible attraction sur les populations proches et lointaines, en les fixant durablement dans un site grandiose et incomparable, creuset de riches et solides traditions si enviées comme l'exprime bien une histoire politique très mouvementée, bien perceptible à travers les restes de ses hautes murailles...
La ville blanche, ramassée sur un plateau escarpe, s'inscrit dans un décor de verdure : forêt de pins sur les hauteurs ; vignes, vergers et olivettes dans la plaine.
Deux ou trois minarets dores dominent la masse banale des toits et des terrasses : les dômes des mosquées, en tuiles vernissées. brillent sous le soleil.
Un peu à l'écart, une enceinte fortifiée, à demi dissimulée sous les oliviers, se signale par de massives tours carrées, à la superbe patine orangée, et par les restes d'un très haut et très élégant minaret éventré comme un vieux chêne foudroyé
La Grande Mosquée de Tlemcen
Située en plein centre ville, elle est remarquable par la régularité de ses proportions et l'imposante harmonie de l'ensemble. Huit portes y donnent accès.
Elle occupé une superficie de 3.000 m2 environ et justifie son nom par l'importante étendue de ses constructions. ce fut Youcef Ibnou Tachfine, le fondateur de la dynastie Almoravide qui aurait construit vers 1102 un édifice d'une nudité ascétique et Ali Ben Youcef qui en 1136 agrandit la Mosquée, embellit le Minaret primitif, le Mihrab, la Net médiane et la Coupole en avant du Mihrab.
EN 1236, Yaghmoracen, le fondateur de la dynastie Zianide construisit sept nouvelles nefs, donna à la Mosquée ses dimensions et son plan actuel, la dota d'un Minaret et d'une coupole centrale où fût suspendu un grand lustre.
Elle constitue avec celle d'Alger et de Nédroma, l'une des trois Mosquées construites par les Almoravides.
Salle de prière de la Grande Mosquée de Tlemcen
De dimension intérieure de 49.30 de longueur sur 25 m de largeur, constituant un rectangle deux fois plus large que profond, elle comporte 13 nefs perpendiculaires aux murs du Mihrab, reposant sur 5 rangées de piliers de différentes formes : rectangulaires, en T, en croix de Lorraine, avec une nef centrale plus large que les autres.
Au niveau de la nef centrale, en avant du Mihrab. on trouve une coupole polygonale avec des pans entièrement ajourés et une corniche comportant une inscription dédicatoire et au dessous, une fenêtre garnie par une claire voie a décors géométriques. Au niveau du mur du sud, à mi-chemin entre le Mihrab et le mur Ouest, existe encastré dans la muraille, un tablette en bois de 2,50m x 0,35m finement sculptée, signalant l'existence d'une importante bibliothèque fondée par le Sultan Abou Hamou en 760 h.
Le plafond est constitue par des charpentes apparentes soutenues par des consolettes sculptées, recouvertes de tuiles.
Le Mihrab de la Grande Mosquée de Tlemcen
De section polygonale, son arc d'ouverture, de plein cintré est encadré par deux colonnes à demi engainées.
Il comporte à l'intérieur, une coupolette à 16 cannelures, 2 corniches et 5 panneaux rectangulaires ornés pour certains d'entre eux de 3 claustras ajourés. La voussure au-dessus de l'arc d'ouverture comporte 17 claveaux décores et des écoinçons moulés d'un décor floral et de palmes.
Voici comment il est décrit par BROSSELARD : "C'est un magnifique bouquet d'arabesques. L'œil est ébloui autant que charme par cette riche profusion de rosaces, de losanges, de fleurs découpées à jour, comme la plus fine dentelle bigarrée, étincelante, pleine de fantaisie, de caprice, d'imprévus.
De larges rubans de caractères kouffique ou andalous, retraçant à l'œil exercé du Taleb, des sentences choisies du Coran, enlaçant dans leur dessin gracieux, ces mille figures géométriques si habillement refouillées. On dirait une surprise kaléidoscope.
''Enfin, pour ajouter à l'effet, une lumière douce et mystérieuse glissant d'en haut, teint de reflets fantastiques , ce merveilleux tableau, qu'il est plus facile d'admirer que de décrire. Les Almoravides se sont inspirés là de l"arc andalou et celle riche ornementation s'apparente à celle de la mosquée de Cordoue.
Deux portes latérales exécutées par un artisan local dans le même style que celui-ci qui décore le modèle situé en avant du Mihrab, complètent cet ensemble.
Le lustre de la Grande Mosquée de Tlemcen
Il est suspendu au niveau de la coupole qui occupe le centre de la nef médiane.
Ce n'est plus le lustre offert par Yaghmorassen et dont les débris se trouvent au Musée de Tlemcen, mais le lustre actuel, imité du précédent, a été réalisé par Benkalfat, un artisan renommé.
Il comporte 8 cercles en bois de cèdre, revêtus de cuivre, se superposant en longueur décroissante et comportant une multitude de lampes.
Le minaret de le Grande Mosquée de Tlemcen
Placé dans l'axe du Mihrab, il est à la fois le plus ancien du Maghreb central et le plus élevé de la ville avec sa hauteur de 29 m environ et ses 133 marches par lesquelles on accède à la plate-forme d'où le muezzin lance son appel à la prière cinq fois par jour.
De forme rectangulaire, il est bâti en briques et comporte sur ses quatre faces, de grands panneaux rectangulaires à réseaux losangés, reposant sur des ares que portent des colonnettes de marbre.
Une galerie d'ares est située au dessus des panneaux rectangulaires et en dessous on voit des ouvertures de petites dimensions sous forme de meurtrières.
Quant à la plate-forme, elle est entourée d'une murette surmontée de merlons et occupée en son centre par le lanternon avec toujours un panneau rectangulaire encadré par un liseré de mosaïques de faïences.
Il est surmonté d'une coupolette d'où émerge un épi de faîtage.
La cour de la Grande Mosquée de Tlemcen
On y accède, de la salle de prière, par trois marches en onyx.
Presque carrée, ayant 20 m de côté, elle comporte une vasque servant aux ablutions, en onyx translucide, et, est carrelée avec de larges dalles de marbre.
Elle est flanquée à l'Est et à l'0uest de portiques couvertes, à 3 ou 4 nefs. Cette vasque qui était entourée de banquettes cubiques, décorées de faïences, a été refaite récemment par un donateur.
Derb Seböa A-was de la Grande Mosquée de Tlemcen
Sur le côté Est, petit oratoire autrefois ombragé par d'énormes ceps de vignes, dans lequel est enterré, comme l'atteste une inscription sculptée sur le linteau de la porte, le Souffi Sid Ahmed El Hassan El Ghomari, mort en 1466.
Mahakma de la Grande Mosquée de Tlemcen
Situé à droite de l'entrée de Derb Sebaa Kouas, c'était le tribunal de Tlemcen.
Mansourah (Tlemcen)
Ce ne fut d'abord qu'un camp militaire établi par le Sultan Mérinide ABOU YACOUB en 1299, lors du premier siège de Tlemcen Le siège se prolongeant, le Sultan se fit bâtir, à l'approche du rigoureux hiver tlémcénien, une demeure royale, jeta les fondation d'une mosquée pour lui et ses armées et fit édifier des habitations pour ses soldats et les fonctionnaires royaux, le tout fut défendu par une muraille. Cette ville improvisée reçut le nom El Mahala El Mansourah "le Camp victorieux".
Au bout de deux ans, le Sultan fît bâtir un mur d'enceinte considérable, car Tlemcen, étant fermée au négoce très important dont elle était le siège, par un blocus rigoureux, toute l'activité commerciale fut déviée vers Mansourah dont l'étendue s'accrut. la population augmenta et ce ne fut plus un camp mais une ville qui prit un accroissement prodigieux et s'appela "Tlemcen la Neuve".
Le Sultan y fit édifier alors des bains, des caravansérails, un hôpital et une mosquée dont le minaret, était aux dires des historiens, d'une hauteur extraordinaire, et, donna à la ville, le nom d'El Mansourah. Ce siège dura plus de huit ans.
Tlemcen fut sur le point de céder, mais Abou Yacoub fut tué par un de ses esclaves, et, les Mérinides quittèrent Mansourah, qui fut alors détruite en grande partie par les assiégés de la ville. Ce n'était que partie remise, un deuxième siège de Tlemcen fut entrepris en 1335 par Abou El Hassan, le Sultan noir qui restaura les fortifications et reconstruisit les maisons démolies. Cette fois Tlemcen céda, mais le conquérant n'abandonna pas son camp pour sa nouvelle conquête et fit de Mansourah, la ville officielle, le siège du gouvernement Mérinide dans le Maghreb central. Il y édifia un vaste palais, le "Palais de la Victoire" avec de vastes dépendances, des jardins, des pièces d'eau.
Les Mérinides durent à nouveau quitter Mansourah et les Zianides en revenant au trône, frappèrent d'un arrêt de mort cette ville voisine rivale de leur capitale, et démantelant les murs, y firent passer la charrue et la transformèrent en champ de culture.
Tout ne fut pas perdu, puisque dalles, colonnes et chapiteaux d'onyx de la mosquée de Mansourah et du "palais de la Victoire" servirent pour la construction d'autres mosquées et que subsistent actuellement des vestiges importants de enceinte, de la mosquée et de la MAUSALLA.
L'enceinte de la Mansourah
Il s'agit là de vestiges anciens qui entouraient la ville de Mansourah. Ces ruines s'étalent sur une superficie de 101 hectares et les murs qui l'entourent forment un trapèze de 4095 m de périmètre avec une muraille en pisé, d'une hauteur de 12 m, d'une épaisseur de 1,5 m à la base, épaisseur qui va en se rétrécissant vers le haut, pour finalement constituer un chemin de ronde continu, muraille complétée par 80 tours barlongues ou carrées et comportant 4 portes orientées aux quatre points cardinaux.
Seul le côté Ouest est à peu près intact, cependant que le côté nord est à moitié debout, les côtés sud et est étant les plus endommagés.
La Mansourah : la mosquée
De la mosquée construite par le Sultan ABOU YACOUB en 1302, au cours du premier siège de Tlemcen, par les Mérinides, et remaniée notamment dans le décor de la porte par le Sultan ABOU EL HASSAN, lors du deuxième siège de Tlemcen, en 1335, ne subsiste que des fragments des murs, le porche et une partie du magnifique minaret de la plus grande mosquée d'Algérie (60 x 85 m).
Les fouilles pratiquées ont permis de reconstituer le plan de la mosquée et de mettre à jour de grandes colonnes cylindriques en onyx, surmontées de chapiteaux très finement ciselés et d'un très beau style. Certains sont conservés au Musée de Tlemcen et d'Alger.
Elle tire aussi son originalité de la position médiane du minaret qui emporte à sa base, l'entrée principale de la mosquée. La cour qui fait suite à la porte principale d'entrée, est un carré de 30 m de côté, flanqué latéralement de trois nefs, longeant le mur de la façade précédé par une galerie simple, parallèle à ce mur.
La Mansourah : la salle de prière
De 60 x 55 m comporte 13 nefs perpendiculaires aux murs du mihrab et coupés par 8 rangées de colonnes parallèles aux murs du mihrab qui était précédé d'une coupole et flanqué littéralement de 2 petites portes qui donnaient accès dans une salle des morts. Un ensemble de 8 portes latérales permet d'accéder à la mosquée, tandis que 2 portes de part et d'autre du minaret et 2 portes de part et d'autre du mihrab, le complète. Il ne subsiste pas grand chose du mihrab.
La Mansourah : le minaret
Le centre d'intérêt se situe au niveau du minaret. De forme rectangulaire, ayant 10 m de large et 9,50 m de profondeur, il s'apparente à la fameuse GIRALDA de SEVILLE et à la tour HASSAN de RABAT.
D'une hauteur de 40 m, 45 probablement quand il était complet, trois de ses faces seulement sont restées debout, la face sud s'étant effondrée ; autre originalité il comporte un noyau ereux et on accède à la plate-forme supérieure par une rampe.
Au bas se trouve la porte monumentale avec son arcade à plein cintre de 2,5 m d'ouverture, et son encadrement formé de défoncements successifs, avec, de haut en bas, une bordure rectangulaire, comportant d'inscriptions dédicatoires et deux écoinçons chargés d'arabesques, deux fines dentelures et un arc qui repose sur deux colonnes d'onyx. Au dessus de cette porte monumentale, se trouve un merveilleux balcon, un grand panneau réticulé, reposant sur deux arcades ogivales et une fausse galerie à arc brisé et à fines colonnettes, seuls quelques fragments d'émaux, dont étaient incrustées les quatre faces de la tour, subsistent.
Ajoutons à cela les guirlandes d'arabesques, les rosaces, les moulures qui complètent le décor et on aboutit à un monument d'une prestigieuse splendeur.
Sidi Boumediene (Tlemcen)
CHOAIB IBN HOCINE EL ANDALOUSSI surnommé ABOUMEDIENE EL GHOUTS et dans le langage populaire SIDI BOUMEDIENE. est né à SEVILLE en 520 (H), 1126 (G). Il étudie à FES, auprès de maîtres de grand renom.
Principalement, il fut élève du cheikh ABOU YEZA, qui l'initia aux secrets du soufisme. Quittant Cheikh ABOU YEZA, pour prendre le chemin de l'Orient, ayant déjà acquis la renommée de théologien consommé, il arrive à Tlemcen et comme il cherchait la solitude, il se retira au dessus d'EL EUBBAD, auprès du tombeau de OUALI SIDI ABDELLAH BEN ALI.
Après un séjour d'une certaine durée, il dit adieu à Tlemcen qu'il ne devait revoir qu'une fois, longtemps après, et pour y mourir. Il se dirigea vers l'Orient, s'arrêtant à toutes les villes importantes qui se trouvaient sur sa route.
Arrivé à la Mecque, il fait connaissance avec Chikh SIDI ABDELKADER EL DJILALI qui complète alors son instruction sur la doctrine soufie et fit de lui son disciple bien aimé.
SIDI BOUMEDIENE voyageait beaucoup. Il professa à BAGHDAD, à SEVILLE, à COURDOUE, à BOUGIE. A la mort de son maître, il devint le plus célèbre de tous les Cheikhs que ce ouali avait formé à son école.
Renoncement au monde, contemplation des mystères divins, recherche des secrets du spiritualisme : c'était un soufì parfait. D'une éloquence rare, il en fut durant sa vie, un des propagandistes les plus autorisés.
Il s'établit définitivement dans cette dernière ville où la science était alors en grand honneur, entouré de la vénération publique, "à la connaissance approfondie des dogmes de l'islam, il gagnait celles des lois morales, mais ce qui le distinguait de tous les autres savants de son siècle, à un degré éclatant, c'était la perspicacité merveilleuse avec laquelle il avait sondé les mystères de la vie spirituelle. Rien n'était caché pour lui des choses du monde invisible.
Il avait écrit plusieurs traités de doctrines spiritualistes et il se plaisait à composer des poésies allégoriques, il fut surnommé le Cheikh des Cheikhs, le ouali, c'est à dire l'ami de Dieu, le Saint, le Kotb, ce qui signifie littéralement le pôle, dans le langage mystique du soufisme.
C'est le Saint par excellence, le Routs. Cest également un être unique qui occupe un degré plus élève encore dans l'échelle mystique. Il est le recours suprême des affliges, le sauveur.
Il quitte BOUGIE à l'appel du Sultan ABOU YOUCEF YACOUB EL MANSOUR, Sultan ALMOHADE. pour MARRAKECH. Arrivé à AIN TEKBALET, aux environs de TLEMCEN, SIDI BOUMEDIENE indique à ses compagnons le Ribbat d'EL EUBBAD, puis il s'écria, comme inspiré : "combien ce lieu est propice pour y dormir en paix de l'éternel sommeil".
A sa mort, Il dit d'une voix éteinte : "'Dieu est la vérité suprême. Allah Oua El Hak". Il est mort en 594 (H), 1197 / 98 (G,), à l'age de 75 ans.
Sidi Boumediene : la mosquée
D'un caractère grandiose et du meilleur goût architectural, la mosquée de SIDI BOUMEDIENE fut construite en 1328 par ABOU EL HASSAN, Sultan Merinide de Fès, conquérant de Tlemcen.
Comparé à la grande Mosquée il s'agit là d'un édifice rectangulaire de moyenne dimension de 30 m x 18 m, d'une absolue symétrie, plus profond que large, présentant le plan d'ensemble suivant :
Le porche monumental d'entrée : situé en face de la porte du mausolée il est constitué par une somptueuse arcade en fer à cheval d'une hauteur de 7 m auquel on accède par un escalier de Il marches.
La façade de ce porche comporte, s'inscrivant dans une bordure rectangulaire, de magnifiques arabesques en mosaïque de faïence à quatre tons, blanc, brun, vert et jaune.
Un triple feston de briques incrustées d'émail et de filets verts la divise en deux parties. Une bande située au dessus de l'encadrement rectangulaire contient une inscription sur fond blanc, commémorative, en beau caractères Andalous dédiée à celui qui a fait édifier la mosquée, le Sultan ABOU EL HASSAN.
Elle est surmontée d'un auvent de tuiles soutenu par de très élégantes consolettes. La douelle est encadrée par une mosaïque blanc, jaune et brun. Au niveau des murs latéraux. deux portes autour desquelles s'organise un magnifique décor de plâtre commençant à 1,70 m du sol, avec de petits panneaux inscrits dans de fines arcades, se continuant en haut par une grande coupole à stalactites conduisent à une école coranique et à une chambre destinée aux pèlerins.
Sidi Boumediene : la porte de la mosquée
De merveille en merveille, on aboutit à une porte à deux ventaux de 5 m, en bois de cèdre. recouverte de plaques de bronze, ornée de plusieurs rangées de clous très finement ciselés, traduisant à quel haut niveau, les artistes andalous étaient arrivés dans l'art de ciseler et de graver les métaux.
Une jolie légende vent que cette porte fabriquée en Espagne, ait été jetée à la mer pour parvenir miraculeusement par cette voie, aux rivages maghrébins.
Deux heurtoirs garnissent les deux vantaux et un verrou de bronze en complément la décoration.
La cour carrée ou presque, entourée de portiques à une seule nef est flanquée de 2 galeries situées au dessus du niveau du sol réservées aux femmes. Elle présente en son milieu une vasque en marbre destinée aux ablutions. On accède ensuite au corps principal de l'édifice.
Sidi Boumediene : la salle de prière
Avec ses cinq nefs perpendiculaires au mihrab, ses piliers de différentes formes supportant des ares outrepassés brisés. tandis qu'une coupole ajourée et garnie de décors à stalactites précédent un mihrab d'une rare beauté.
Les murs sont garnis à partir de 1,60 m d'un décor en plâtre régulier, très simple, mais du plus heureux effet.
Deux grandes portes latérales font ainsi communiquer la salle des prières avec l'intérieur. Deux tablettes gravées sur le marbre encastrées dans le premier pilier, à droite et à gauche, en, avant du mihrab, comportent la liste des donateurs de la mosquée et de la médersa de SIDI BOUMEDIENE.
Donations qui servaient à l'entretien des lieux (mosquées médersas etc...).
Sidi Boumediene : le minaret
Le minaret, classique de forme quadrangulaire, situé dans le prolongement de la nef d'extrême droite, à l'angle nord est de l'édifice, est d"une hauteur de 27,50 m et comporte 96 marches s'enroulant autour d'un noyau central plein.
Avec l'élégance de ses proportions, la richesse du revêtement céramique qui en décore le sommet, il peut être considéré comme un des plus jolis spécimen de ce genre d'édifice.
Sa base est engagée dans les dépendances de la mosquée et les parties inférieures des faces comportent un réseau d'arcs entrecroisés avec des plaques incrustées et des ouvertures de petite dimension et la partie située au dessus du réseau losangé est décorée de 4 rosaces en mosaïques de faïence formant des étoiles à 24 branches. s'inscrivant. dans un carré.
Cette même mosaïque décore la face externe des merlons qui surmontant la plate-forme supérieure et le lanternon : le tout est d'une finesse et d'une grâce remarquables.
Quant au sommet du minaret, il comporte un épi de faîtage qui traverse trois boules de cuivre dont la plus grosse est dorée et se termine par un croissant.
La salle de prière est comme à SIDI HALLOUI, établie sur une tranchée pratiquée dans la roche et entourée par un passage agrémenté d'arceaux permettant une libre circulation tout autour de la mosquée.
Sidi Boumediene : la Qouba
C'est le calife Almohade MOHAMED ENNACIR qui l'édifia à la fin du 12eme siècle sur le tombeau de SIDI BOUMEDIENE. Par la suite les Mérinides y apportèrent d'importants remaniements, et, au 18eme, à la suite d'un important incendie, elle fut restaurée par l'artisan Turc CHARMACHIQ en 1793 sur l'ordre du BEY MOHAMED. Ce fut, certainement le noyau principal autour duquel vinrent se grouper tous les monuments d'EL EUBBAD supérieur (Mosquée, palais, bains publies et Médersa).
L'entrée se trouve en face du portail de la mosquée et on y descend par un escalier étroit, de plusieurs marches. A droite et à gauche de l'escalier, on voit un certain nombre de tombes réservées dans le temps aux familles les plus distinguées de Tlemcen.
L'une de ces petits cimetières est à ciel ouvert, tandis que le deuxième se situe dans une chambre pavée.
On accède ainsi à une petite cour carrée avec, sur ses quatre faces, une galerie comportant des arcades en fer à cheval supportées par des colonnes en onyx surmontées de deux types de chapiteaux finement sculptés, provenant de la Mosquée de la Victoire. élevée à MANSOURAH.
Les deux chapiteaux surmontant les piliers situes de part et d'autre de la porte d'entrée de la qouba proprement dite comportent des cartouches très finement sculptées en beaux caractères Andalous.
Elle est carrelée en petits carreaux de faïence disparates les uns sont d'origines ancienne et les autres paraissent plus récents.
La cour est surmontée d'un dôme octogonal avec une charpente en bois très finement sculptée. La qouba proprement dite est une chambre carrée, surmontée d'une coupole. On y accède par une porte dont le cadre est l'œuvre de l'artiste Turc GHARMACHIQ, comme le mentionne une inscription moulée dans le plâtre encadrée d'arabesques autour de la porte d'entrée de la qouba.
A l'intérieur se trouve la chambre sépulcrale avec un cénotaphe en bois sculpté où reposent les restes du OUALI et à côté la chasse de SIDI ABDESLAM ETTOUNSI, grand savant et un des maîtres du calife fondateur de la dynastie Almohade : ABDEL MOUMENE avant son départ pour l'orient et sa fameuse rencontre à Bougie avec INB TOUMERT.
Des défoncements occupent les murs intérieurs et sont surmontés de petites fenêtres garnies de treillis en plâtre. Des carreaux de petite dimension en faïence revêtent la partie inférieure des murs dont la partie supérieure est décorée d'éléments floraux disposés sur une tige droite, décor attribué au même artiste Turc.
Sidi Boumediene : la coupole
La coupole qui surmonte cette salle, elle comporte douze pans ayant à leur base 24 arcades D'ou partent des nervures déterminant vingt quatre demi fuseaux aboutissant au sommet à une étoile à vingt quatre branches : arcades et fuseaux sont ornés d'un magnifique décor floral.
Il y pénètre par d'étroites fenêtres à travers des verrières de couleur, une douce lumière qui invite davantage au recueillement et qui éclaire des cierges colorés, des œufs d"autruche bariolés, des drapeaux de soie brodés d'inscriptions, de petits tableaux peints naïvement : ex voto de gens pieux qui ne cessent de visiter, à longueur d 'année et venant souvent de distances lointaines, ce sanctuaire.
A l"extérieur, un toit couvert en tuiles vernissées verts, indique cette coupole. Cet aspect architectural magnifique, cette odeur de sainteté permet d"affirmer que le mausolée de SIDI BOUMEDIENE est le plus remarquables édifice de ce genre qui existe en Algérie.
Sidi Boumediene : le puit
On remarque d'emblée l'existence du puits sacré avec sa margelle en onyx, fortement entaillé par le frottement d'une chaîne et dont l'eau fraîche et limpide passe pour être salutaire et guérir de nombreux maux.
Le musée de Tlemcen
Située sur le côté ouest de la place Khemisti ancienne Mosquée Sidi Bel Hassan.
Construite par Abou Said Othmane, prince Abdelouadid, fils aîné de Yaghmorassen en 696 (H) 1297 (G) en l'honneur de l'Emir Abou Amar Ibrahim, père d'Abou Said Othmane, prince brillant et diplomate avisé, l'édifice porte le nom d'Abou El Hassan Ben Yekhlef Ettenessi, savant qui vécut sous le règle d'Abou Said Othmane et célèbre jurisconsulte qui a professé avec éclat dans ce mesdjid.
Comme cela arrive souvent en pays musulmans, les siècles donnent le pas à la gloire religieuse des savants et des saints sur la gloire politique des monarques et des Emirs d'où cette appellation.
Les faibles dimensions et la richesse de l'ornementation laissent penser qu'il servait d'oratoire princier. Cette mosquée, ne conserva pas malheureusement sa destination première et, eut beaucoup à souffrir de ses affectations successives.
Dés le début de la conquête française, elle servit de magasin à fourrage, puis école arabo-française, puis de Musée, destination qu'elle garde encore de nos jours.
Installé en 1901, le Musée occupé l'oratoire de Sidi Bel Hassan, ainsi que la salle voisine, emplacement de l'ancienne cour de la mosquée et une salle au premier étage. Il comporte de nombreux vestiges de l'art Almoravide, Zianide ainsi que des armoires comportant des vestiges trouvés lors des fouilles de Siga, de Honaïne et de la mosquée d'Agadir, et des pièces de monnaie Almohades et Romaines.
Le musée de Tlemcen : la salle de prière
C'est un édifice carré d'une centaine de m² de superficie auquel on accédait par trois portes en avant corps.
Six colonnes d'onyx translucides dont deux colonnes engagées, supportent autant d'arcades en fer à cheval à large courbure et forment trois nefs perpendiculaires aux murs de la Quibla. "Arcades et murs étaient autrefois revêtus d'une décoration sculptée, somptueuse et délicate d'arabesques en plâtre, avec des vestiges de la peinture polychrome qui recouvrait le creux des arabesques et en rehaussait les merveilleux détails.
C'est une merveille de fantaisie et de goût." La décoration est bien conservée sur les faces nord et est beaucoup moins sur les faces sud et ouest ; quelques fragments minimes persistent au niveau des ares.
C'est d'ailleurs, de tous les monuments de Tlemcen, celui qui se rapproche le plus des palais andalous. Mais elle fut malheureusement dégradée par le temps et les différentes affectations qu'elle subit.
Le musée de Tlemcen : le plafond
Le plafond est en bois de cèdre sculpté, garnissant la charpenterie des nefs. Il a été restauré par un artiste de Tlemcen : Fardeheb.
Le musée de Tlemcen : le mirhab
D'orientation sud. Sud-est, de forme hexagonale, l'intérieur comporte :
Une coupolette à stalactites, des corniches et des fenêtres ajourées, des panneaux rectangulaires avec des ares festonnés et des colonnettes de plâtre surmontées de petits chapiteaux et des corniches, comportant des inscriptions de versets coraniques.
Le cadre du mihrab est dans son genre, un morceau achevé, un chef d'œuvre de fantaisie et de goût. L'arc de plein cintre outrepasse, repose sur deux colonnes engagées en onyx surmonté de châpiteaux très finement cisèles.
La voussure bien conservée est compris entre l'arc d'ouverture et un arc excentrique, festonné avec des voussoirs finement décorés. Des bordures festonnées, où sont inscrites des formules pieuses, des écoinçons ornés de spirales et d étoiles, des bordures rectangulaires avec des détails géométriques, des inscriptions calligraphiques religieuses, un registre horizontal, avec trois arcs festonnés. reposant sur de fines colonnettes et à l'intérieur de chaque arc une fenêtre décorée de motifs géométriques, avec rosaces et à droites et à gauche un bandeau vertical orné de palmes, complètent ce chef d'œuvre.
C'est l'un des plus beaux mihrabs des mosquées d'Afrique du nord.
Le musée de Tlemcen : le minaret
Situé à l"angle sud est de la mosquée, bien visible de l'extérieur, il est de hauteur modeste (14,25m), mais bien proportionné.
La tour rectangulaire comporte un escalier tournant de 44 marches autour d'un noyau central.
Elle est décorée sur ses 4 faces de panneaux rectangulaires garnis d'un réseau losangé de briques décorces de mosaïques de faïences, est surmonté d'une coupolette avec un épi de faîtage dans lequel se situe une couronne circulaire surmontée de deux boules.
Agadir (Tlemcen)
C'est au niveau d'AGADIR (la forteresse en berbère), qu'était située la Pomaria romaine et c'est là que se trouvent, après la conquête de l'Afrique du nord par Idriss ler, les traces de la mosquée qu'il fonda en 790 et dont on a retrouvé les fondations au cours de fouilles récentes.
C'est l'un des monuments de Tlemcen dont l'édification première remonte le plus loin dans le passé. Elle subit de nombreuses restaurations, reçut de nombreux compléments au cours de l'histoire de la ville avec Idriss I, les Omeyades de Cordue, les Béni Zianes y ajoutèrent ou y firent de nombreuses réparations.
La mosquée subit le sort de la ville. Elle cessa d'être fréquentée au fur et à mesure que la ville se déplaçait vers l'ouest et que s'édifiait TAGRART par les Almoravides au 11eme siècle. Il ne subsiste du mur d'enceinte qui entourait la ville à ce niveau que des minces traces et de la mosquée que le minaret, vraisemblablement œuvre de YAGHMORACEN, au 13eme siècle, que l'on peut admirer en bordure de la route, au milieu de jardins et d'habitations.
De forme quadrangulaire, classique du point de vue composition, avec des proportions très élégantes, il est d'une hauteur de 25,60 m et comporte 127 marches.
Le mechouar (Tlemcen)
Haut lien de l'histoire du peuple algérien, témoin de 8 siècles d'une civilisation arabo-musulmane et des heures fastes de la "Perle du Maghreb", symbole de notre identité nationale, la vieille citadelle du MECHOUAR est un rectangle d'environ 200 sur 150 m édifiée en 1145 sur l'emplacement même où le roi Almoravide YOUCEF BEN TACHFINE avait planté sa tente lors du siège d 'Agadir.
Ce furent simplement, au début, des bâtiments servant de résidence aux gouverneurs Almoravides puis après eux, aux gouverneurs Almohades. Son destin changea avec l'arrivée au pouvoir des Zianides.
Ce fut YAGHMORACENE qui, après avoir abandonné sa résidence royale de QASR EL QADIM, voisin de la grande mosquée, y jeta les fondations d'un nouveau palais : LE MECHOUAR.
Ses successeurs y apportèrent de nombreux embellissements. La mosquée fut édifiée en 1317 /1318 par ABOU HAJVIMOU MOUSSA ler, puis ses successeurs en firent leur oratoire ordinaire.
Le Mechouar devint, en même temps qu'un palais, une sorte de résidence forcée où il retint près de lui. les otages pris aux rebelles de MEDEA et à toutes les tribus.
La ceinture de hautes murailles qui l'entonre fut l'œuvre d'ABOU ABBES AHMED, 13eme Prince Zianide. Ce fut la résidence officielle des Princes Zianides : y vivaient aussi. le personnel de la cour et les Emirs étrangers, et, c'était là que les rois de Tlemcen tenaient conseil avec leurs ministres d'où l'appellation de MECHOUAR.
Une brillante vie de cour y exista sous le règne de ABOU HAMMOU II, et une réception éclipsait en splendeur toutes les autres : C'était celle de la célébration du Mouloud, anniversaire de la naissance du Prophète, où le Prince prônait dans la salle principale, au milieu des dignitaires, révolus de leurs habits d'apparat et en présence du peuple, cette magnifique réception agrémentée par la présence des poètes qui venaient y réciter leurs vers se terminait par un repas et la prière du matin faite en commun.
Bab el Kermadine (Tlemcen)
Il s'agit d'un des vestiges de l'enceinte de Tlemcen, située au nord ouest de l'ancienne ville. Bab El Kermadine ou porte des tuiliers, est justement célèbre car c'est à ce niveau que YAGHMORASSEN, en passant ses troupes en revue, faillit être massacré par le chef de sa garde chrétienne.
Le nom de Bab El Kermadine, porte des tuiliers, provient du fait que l'on rencontre dans le pisé qui a servi à la construire, de nombreux fragments de poterie, traduisant vraisemblablement le fait qu'il existait là une industrie céramique assez développée.
Encore à ce jour, des vestiges importants en subsistent. Il sont constitués par un mur médian de 12,50 m percé d'une petite tourelle et flanqué de différentes tours tant à l'Est, qu'à l'ouest.
Latéralement et en arrière, on trouve des murailles : l'ensemble constituant pour l'époque, un ensemble de fortifications très développé.
La Kissaria (Tlemcen)
Ce quartier a conservé la vocation commerciale qu'il eut depuis le Moyen Age, à l'époque où existait de très importantes relations commerciales entre les ports chrétiens de la Méditerranée et ceux de la côte Maghrébine.
Elle s'étendait sur cinq hectares, constituant alors un vaste caravansérail, une véritable cité construite sous les Zianides, avec une enceinte crénelée, comportant 2 portes, traduisant tout l'esprit de tolérance des souverains musulmans à l'égard des 2.000 marchands et des artisans qui y résidaient.
Ces occupants avaient une liberté totale de culte, en ayant la possibilité d'avoir leurs prêtres, leurs couvents et leur églises, alors que la même tolérance n'existait pas pour les marchands arabes, en Europe.
A cette tolérance religieuse, s'associait une tolérance administrative puisque seul leur consul était chargé d'administrer leurs affaires et de régler leurs différends. C'est là aussi que l'on a trouvé la tablette de marbre où figure la mesure de longueur type du commerce ou coudée royale promulguée par Abou Tachfme 1 et conservée actuellement au Musée de Tlemcen.
Elle fut occupée par les militaire français après la conquête de l'Algérie, puis détruite à la fin du 19eme siècle (emplacement actuel du marché couvert). Ce quartier est axé sur la rue Mrabet Mohamed, devenue rue piétonnière. Il y règne tout au long de la journée une activité commerciale intense avec prédominance d'un public féminin qui s'affaire dans les différents magasins de tissus, bijoux et, objets artisanaux.
De la kissaria on peut se rendre à la place des Martyrs (chouhada) et à l'ancienne Médina avec les quartiers de Sidi El Yedoun, Djamaa Chorfa, El Qpran El Kébir, El Qpran Esseghir, derb sensla, où une population très dense, en majorité d'origine rurale, habite les vieilles demeures autrefois occupées par les familles Tlémcéniennes et qui sont dans un état pour la plupart fort délabré. Certaines de ces demeures ont abrité des Saints et des Savants de grande renommée.
Mosquée de Sidi Senouci (Tlemcen)
Petite mosquée située à l'entrée de l'impasse appelée derb Messoufa et qui tire son originalité du fait que la salle de prière est située au premier étage.
Cette salle qui a subi de nombreuses restaurations est d'une architecture banale et se compose de deux parties soudées entre elles.
Quand au minaret, oeuvre d'Abou Abbès Ahmed 13eme prince zianide il ne manque pas d'élégance avec ses étages d'arcatures dentelées et sa frise de briques agrémentée par quelques plaques de faïences.
Cette mosquée tire son prestige du fait qu'elle était le lieu de prédilection de prière et d'enseignement du saint homme, le CHEIKH MOHAMED BENYOUCEF BENAMEUR BEN CHOAÏB ESSENOUCI (1424 1485), natif de Tlemcen, sous le règne de MOULAY ABDALLAH MOHAMED IBN ABOU TACHFINE Sultan ABDELOUADIDE, et, originaire par son père, de la tribu des BENI SNOUS, tribu des environs de Tlemcen.
C'était un homme pieux, doux et timide, fortement adonné à la dévotion et enclin au mysticisme qui a composé une quarantaine d'ouvrages de théologie, souffisme, médecine, astronomie, mais dont les meilleurs aspects sont consacrés à la théologie unitaire (ettawhid).
El Akida Essoughra passe pour être le chef d'œuvre du maître.
Tombeau de la Sultane (Tlemcen)
Edifié vraisemblablement au 12eme siècle, par les Almoravides, et restauré depuis, c'était une kouba construite en briques sur plan octogonal, formé d'arcs, découpés chacun de 9 grands lobes avec une coupole à 8 pans, reposant directement sur les arcs.
On y a découvert l'épitaphe d'une petite princesse, arrière petite fille de Yaghmoracen, morte en 1412 et celle d'une femme de sang royal, ce qui a motivé probablement sa construction et son appellation.
Sidi Bou Ishag Etayar (Tlemcen)
Près d'un source qui s'écoule dans des bassins de pierres grossièrement creusés, se trouvent les ruines élégantes d'un petit monument construit à l'époque Mérinide, avec un arc à onze lobes de plein cintre, alternant avec dix lobes brisés.
Il s'agit là probablement non seulement du tombeau d'un illustre marabout, mort à Tlemcen en 1300 et qui avait, diton le don des miracles, en particulier celui de se transporter par enchantement d'un lieu à un autre, d'où le nom d EL Tayyar : homme volant, mais aussi des restes d'un oratoire fortement délabré.
A l'intérieur, à même le sol, se trouvent deux tombes.
Medersa (Tlemcen)
EX LYCEE FRANGO MUSULMAN
Construite en 1905 dans le style arabo-mauresque avec une magnifique façade s'inspirant. du mihrab de La grande mosquée avec des arabesques en mosaïque de faïences à plusieurs tons, une belle cour dallée de marbre et de nombreuses salles de cours ; elle est située place des Anciens Moudjahidine à côté du Mausolée de Sidi Mâamar Ben Ali a qui tire sa particularité du fail qu'il est en grande partie au dessous du uivcau du sol.
• LE GRAND BASSIN : Long de 200 m, large de 100 m. profond de 3 m, creusé par ABOU TACHFINE, probablement pour imiter le bassin semblable qu'ABDEL MOUMEN avait fait construire à MARRAKECH.
Différentes interprétations ont été données quant a son usage : Etait il destiné. comme certains le prétendent, à des réjouissances nocturnes ou à distraire la fille du Roi de Tlemcen qui venait s'y baigner ? Il est plus probable que cet énorme bassin servit à l'irrigation de jardin quant on sait le soin que les Arabes ont apporté aux travaux d'irrigation :
La campagne tlémcénieime est toute entière sillonnée d'aqueducs, de conduites, parsemée de citernes plus ou moins profondes. "C'était une exigence vitale pour une ville de l'importance de Tlemcen que de pouvoir disposer d'une quantité d'eau importante".
On rapporte que AROUD], après la prise de Tlemcen en1518, y fit noyer les derniers Princes de la dynastie ZIANIDE. Le saridj aujourd'hui à sec, vient d'être aménage en ''espace vert" avec terrain de sport et théâtre de verdure.
Bab el Khemis (Tlemcen)
Petit monument situé sur la route de Tlemcen à Sebdou, à la hauteur du centre hospitalier de Tlemcen, BAB EL KHEMIS, ou porte de l'armée, est un édifice de 4,50 m de largeur, 9 m de hauteur et 4 m de profondeur.
Construite dans un style pur et correct, comportant 2 cintres d'un gracieux aspect, réunis par un plafonnage, elle ne comporte pas d'autres décorations que celles constituées par l'harmonieux agencement de briques.
Sa destination finale n'est pas bien connue : arc de triomphe des sultans Mérinides ou élément d'un mur de circonvallation construit lors du siège de Tlemcen ? Ce sont ces deux hypothèses qui retiennent le plus l'attention.
Plateau de Lalla Setti (Tlemcen)
Vers le Nord, les contreforts septentrionaux des monts de Tlemcen se prolongent par un palier inférieur, le plateau de Lalla Setti (1025 m) et en contre bas un second pallier (806 m) sur lequel s'est établie l'ancienne ville de Tlemcen.
la Corniche avec sa forêt de pins, et au plateau de Lalla Setti surplombant la ville, d'où l'on pourra jouir d'un panorama admirable englobant la ville avec ses environs, les quartiers d'extension (Kifane. Champ de mars, Imama) et les villages avoisinant A l'horizon se profilent les reliefs constitués par les Monts des Traras.