L'abbé Alfred Berenguer (1915-1996)
UN HUMANISTE A REMCHI
Par M. Rahal Redouane Avocat
Cela fait déjà dix ans que le prêtre, humaniste et militant de la cause algérienne, l'Abbé Berenguer, est mort (le 14/11/1996) à Aix en Provence (France), alors en traitement médical spécialisé, et inhumé au cimetière chrétien de Tlemcen le 19/11/1996 en présence des autorités civiles, militaires, religieuses, musulmanes et chrétiennes, du wali de Tlemcen et de nombreux amis…
Prêtre, il fut un défenseur infatigable du peuple algérien dont il se considérait partie intégrante malgré les incompréhensions de certains de ses paroissiens et surtout de l'administration coloniale d'alors qui le suspectait être réfractaire à l'ordre établi. Il était né le 30 juin 1915 à El Amria (ex-Lourmel) dans la wilaya d'Aïn Témouchent, de parents espagnols, ouvriers agricoles. Il vivra d'abord dans son village natal, puis à Arzew et Frenda, au gré des déplacements de ses parents dans les fermes des colons. Ses contacts directs avec les jeunes algériens musulmans, de son âge, généralement très pauvres, lui feront découvrir l'autre, aiguiseront sa conscience, préfigurant aussi son engagement futur au service des déshérités, ses frères algériens.Si biologiquement il est Espagnol, culturellement Français, il est Algérien par la naissance et par patriotisme, répétant souvent: «Je suis né en Algérie, j'ai voulu vivre ici. Ici c'est ma terre, c'est la patrie que j'aime». D'ailleurs son itinéraire religieux, social et politique confirme ses convictions au service des autres sans distinction de race et de religion. Pour être conforme à son attachement à son pays natal, déjà au grand séminaire d'Oran, alors qu'il se préparait à la prêtrise, il s'est distingué par l'approfondissement de l'histoire multiséculaire de l'Algérie. Dès 1936, alors jeune prêtre, il s'engage publiquement pour dénoncer l'ordre colonial par la parole, dans ses prêches et par écrit dans la revue engagée, Simoun. Il veut être conséquent à son enseignement évangélique en dénonçant les injustices sociales criardes qu'il côtoie quotidiennement auprès de la population algérienne musulmane. Dès cette époque, il sent et constate que le monde évolue et que l'avenir ne peut être que dans une convivialité de tous les habitants de l'Algérie sans quoi l'irréparable est à craindre d'autant plus que les conflits coloniaux, les revendications nationales commencent à éclater à travers le monde. Alors qu'il était curé à Remchi (ex-Montagnac) dans la wilaya de Tlemcen en 1954, la révolution du 1er Novembre débute, s'intensifie chaque année pour déboucher sur l'indépendance, sept ans et demi après. Pour l'abbé Berenguer, l'engagement auprès des déshérités s'impose à lui comme un appel au secours de sa patrie, l'Algérie, en aidant les familles des emprisonnés politiques ou de ceux qui ont rejoint le maquis. Dénoncé, il sera expulsé d'Algérie en 1958 et se met à la disposition du Croissant rouge algérien qui le délègue en Amérique latine pour faire connaître le bien fondé de la révolution algérienne et recueillir des fonds pour les réfugiés algériens du Maroc et de la Tunisie, ayant fui la guerre d'indépendance. Il sera en fait un ambassadeur itinérant du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) en Amérique latine. Prêtre en soutane, parlant espagnol, sa langue maternelle, il a su inciter à la sympathie pour la cause algérienne dans les pays latino-américains parlant eux aussi espagnol. Des comités de soutien se créent, à son initiative, pour donner plus d'ampleur au combat des maquisards algériens. C'est grâce à lui, en influençant certains représentants des pays d'Amérique su sud, qu'en 1958 la question algérienne a été inscrite à l'ordre de l'assemblée générale de l'ONU. D'ailleurs, en 1966, il publiera à Alger, à la SNED, un livre souvenir de son séjour en Amérique du Sud où il décrit avec émotion et passion son action en faveur de l'Algérie en lutte pour sa liberté. Le titre du livre, «Un curé d'Algérie en Amérique latine», est en lui même tout un programme. Il fera face à toutes les embûches, menaces: les Ambassades de France dans ces pays tentent de le discréditer ou de le dévier de son chemin et de son engagement, mais sans succès. Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, il est élu député à l'Assemblée constituante mais, en 1965, il reprend son ministère de prêtre à Oran. En 1991, il prend sa retraite en raison de son état de santé et se retire à Tlemcen pour s'adonner à la prière et à l'écriture. Il publie en avril 1994 un livre autobiographique sur son parcours d'humaniste et de militant au service de l'Algérie, intitulé «En toute liberté» (édition Centurion, Paris). Ce livre participe à l'écriture de l'histoire de l'Algérie contemporaine. En 1996, il est évacué d'urgence d'Oran sur la France pour des soins médicaux spécialisés. C'est à Aix en Provence qu'il meurt le 14/11/1996 et sera enterré quelques jours plus tard à Tlemcen suivant son ardent désir. Le 01/11/1998, sur proposition de l'Organisation nationale des anciens Moudjahidin, l'APC d'Oran donne le nom d'Alfred Berenguer à une rue d'Oran qui relie la place du Maghreb au boulevard Emir Abdelkader au centre-ville, en reconnaissance de son passé au service de ses concitoyens et de sa participation active à la libération de l'Algérie. L'abbé Berenguer, comme d'autre religieux catholiques après lui, à l'instar du cardinal Duval ou de Monseigneur Scotto, ont tissé, par leurs actions généreuses, des passerelles entre l'Algérie et la France pour que l'amitié et le respect de l'autre soient les ciment d'un humanisme fécond au service de l'homme, des peuples et aussi de la paix mondiale. C'est pourquoi les générations futures ne doivent pas ignorer de tels hommes qui ont su suivre et comprendre le sens de l'histoire, mus uniquement par leur foi profonde et sincère.
L'abbé Alfred Bérenguer ( 1915 – 1995 )
Un prêtre engagé dans la lutte pour l'indépendance
Quotidien d'Oran (Samedi 11/11/2006)
L'abbé Bérenguer ce curé dans la situation coloniale de l'Algérie, va oser élever la voix pour proclamer son indépendance. Outré par l'exclusion dont faisaient l'objet les Algériens, il soutiendra leur lutte jusqu'à la libération de leur pays. Une expérience politique et humaine très riche d'un curé d'Algérie qui, pour engagement militant, sera fustigé, parfois violemment, par les partisans de la colonisation et leurs médias. En 1995, et le mois de la Toussaint, disparaissait cet homme de foi et de conviction, ce prêtre de paroisse à Oran dont l'engagement en faveur de l'indépendance de l'Algérie eut l'effet d'une provocation aux yeux des défenseurs du système colonial en place depuis 1830. |
Fils d'émigrants espagnols , le père Bérenguer est né en 1915 à Lourmel, aujourd'hui El Amria (Algérie). «Mes parents venaient d'Andalousie. Mon père, qui se prénommait Alfredo, était né à Carthagène. Ma mère, Antonia, était née à Salobrena, à côté de Grenade… Ils avaient quitté leur pays pour fuir la misère et s'étaient rencontrés à Oran, où ils s'étaient mariés en 1909», disait-il. Au-delà des critiques à son égard par une classe sociale française portée à soutenir dans sa majorité la colonisation, ce prêtre fera courageusement entendre sa voix pour dénoncer l'injustice intériorisée par le peuple dont il ressentait profondément à la fois la misère, le haut degré de souffrance et aussi la volonté de vivre. Homme de liberté, il avait un fort esprit religieux porté vers la solidarité et l'amour du prochain sans distinction de foi, de race, ni de conviction.
Ce prêtre engagé bravera les siens pour se mettre au service d'une cause qu'il estimait juste. Caricaturé, critiqué, menacé mais fort de ses convictions, il résistera fermement à la présence coloniale dont il dénoncera l'oppression et la barbarie. Pour l'abbé Bérenguer : «Aller à l'école laïque et républicaine était une chance extraordinaire», disait-il, en évoquant sa prime scolarité à Frenda, ville natale également de Jacques Berque, le grand islamologue, un intellectuel qui a marqué par son esprit et sa recherche, les relations franco-arabes et méditerranéennes. Parlant de laïcité, il dira : «La vraie laïcité, celle qu'on m'a apprise à l'école, est celle qui n'est pas hostile par principe à quelque chose, qui n'est pas exclusive, qui est très large, tolérante.»
Loin de tout prosélytisme, la réaction de Alfred Bérenguer, ce curé d'Algérie, est sans doute justifiée par ce regard qu'il a toujours porté, lui- même fils d'un pauvre ouvrier originaire d'Andalousie, sur la condition de ceux dans leur pays et qu'on appelait dédaigneusement les «Indigènes». Sa vérité a-t-elle eu une empreinte sur la société coloniale?. Très peu, dans une sorte d'aveuglement, devant également l'indifférence de l'Église et le lobby des colons, propriétaires des latifundia. Très jeune, il ressentait difficilement la fracture et mesurait les conséquences fatalement irréparables.
Son engagement définitif sera d'aider le plus faible, le plus menacé dans ses droits à une vie décente et respectée de tous, sans discrimination. C'est l'échec de l 'oeuvre française que certains historiens de la colonisation qualifiaient spécieusement de «miraculeuse», à l'occasion du centenaire de l'Algérie française. Sa lutte en tant que prêtre était d'en appeler à plus d'humanité, de justice et d'égalité, ses concitoyens. La barrière demeurait quand même infranchissable entre les deux sociétés composant le paysage social colonial en Algérie. Cet homme d'église va ainsi, dans un combat singulier, briser le mur de silence qui, jusqu'au déclenchement de la révolution, séparait hermétiquement les deux sociétés, arabe et coloniale. Son engagement et son combat en faveur de l'indépendance de l'Algérie étaient à la fois, une croyance et un choix. Il était parmi les rares hommes de religion du clergé catholique à porter la voix du peuple algérien colonisé, «réduit n'ayant d'autres choix que de s'insurger», disait-il.
Cette croyance, il la partageait en même temps que d' autres membres du clergé qu'il cite également en exemple pour leur soutien à la cause de la libération : le père Jean Scotto, Jean-Pierre Mam et le curé de Bâb el Oued, Jobic Kerlan vicaire de Souk Ahras, Monseigneur Duval...ME TAIRE, VOILÀ OÙ JE VERRAIS PLUTÔT UNE TRAHISON «La réalité me semble limpide : je suis convaincu que la France n'a pas le droit de maintenir l'Algérie dans un état de soumission actuel – je suis convaincu que l'insurrection algérienne est légitime – je suis convaincu que la France mène en Algérie une guerre injuste, je suis convaincu que l ' Algérie doit être, et sera tôt ou tard in- dépendante. Je parle donc, j'agis en conséquence. Me taire, demeurer passif, voilà où je verrais plutôt une trahison».
Cette prise de position basculera carrément la vie de ce curé d'Algérie qui va dès 1955 faire de par sa conviction et sa croyance, et cela, malgré les oppositions et contre toute barrière religieuse, le choix de se mettre au service de la cause de la liberté du peuple opprimé d'Algérie. Homme de religion passionné par la lecture de livres de philosophes, cet admirateur d'Aristippe de Cyrène l'Africain disciple de Socrate, de saint Augustin … prônait l'universalisme en croyant fermement à l'entente entre les religions. Caricaturé, quelque peu marginalisé par la hiérarchie catholique, le prêtre des pauvres et des laissés-pour-compte, ce curé engagé, très imprégné par la réalité du vécu, ne sera point perturbé dans sa conscience pour poser le problème algérien. Le combat pour l'indépendance de l'Algérie sera son credo, son nouvel apostolat . Il sera de ce fait la cible du parti de la colonisation qui l'a ainsi marginalisé : «L'évolution et le progrès dans l'Église ont été retardés par l'exclusion d'hommes», affirmait-il.
Accusé de traître par les politiciens de l'Algérie française, il écrira dans son journal de route «Un curé d'Algérie en Amérique latine», publié à Alger par la SNED en 1966: «... N'oubliez pas que De Gaulle fut déclaré traître en 1940 et condamné à mort, très légalement, comme tel, par les militaires qui ne sont pas tous morts, si je ne m'en abuse». Quelques jours après la grande manifestation de rue causée pendant plusieurs jours à Tlemcen par l'assassinat du docteur Benzerdjeb et au cours de laquelle notre curé usera de sa bonne volonté pour éviter l'effusion du sang, vient alors la publication dans Oran Républicain le 19 janvier 1956 de son article intitulé «Regards chrétiens sur l'Algérie» dans lequel il affichera ouvertement ses positions anticolonialistes. Dans cet article, il traita sans détour et avec beaucoup de courage ce qu'il pen- sait être, pour lui, la révolte des Algériens : «Les hors-la-loi ne sont qu'une poignée. Oui, mais tout un peuple est avec eux. Pourquoi nous leurrer nous-mêmes ?». Cette prise de conscience guidera son humanisme de combat en faveur de la justice, la fidélité enfin et surtout, la vérité. Il rejoindra par là le mouvement français de prise de conscience anti- colonialiste soutenu par des intellectuels dont Jean-Paul Sartre, Francis Jeanson, Maurice Audin, Frantz Fa- non, Henri Alleg...
L'abbé Bérenguers'impliquera dans le même combat, persuadé de l'injustice de la guerre imposée aux Algériens. Durant les premières années de guerre et de sa paroisse à Montagnac (Remchi) ce curé sera proche des maquis implantés dans les monts de Tlemcen et de Fillaoussène pour apporter aide et soins aux maquisards de la même manière qu'il le fit, en tant qu'aumônier militaire, lors de la Seconde Guerre mondiale alors sur les pentes de Monté Casino où il rencontrera pour la première fois Ahmed Benbella, futur président de l'Algérie indépendante. Pays en guerre, il le quittera forcément pour échapper à une arrestation suite à un mandat d'arrêt lancé contre lui, en janvier 1959. Un mois après, ce curé dérangeant et insurgé qui avait sa propre conception de l'engagement contre la force des armes est condamné par contumace à
dix ans d'interdiction des droits civiques par le tribunal de Tlemcen. C'était le 20 février 1959. Diabolisé et affublé de «curé communiste» il n'échappera pas à toutes sortes de critiques mais rien ne s'opposera à sa détermination quand, clandestinement, il quittera l'Algérie pour devenir jusqu'en 1961, cet ambassadeur itinérant mais très médiatique de l'Algérie en lutte, sillonnant alors, les pays d'Amérique latine en sa qualité (1) de représentant du Croissant Rouge Algérien. L'abbé Bérenguer et
Jean-Paul Sartre partageront le sort commun d'avoir chacun de son côté porté la cause de l'indépendance en Algérie dans cette région. Il sera partout, en Argentine, au Chili, au Guatemala, au Salvador, à Costa Rica, au Pérou, à Cuba… défiant les services secrets français. Exhibant ses talents d'orateur, il y animera des conférences, accordant des interviews, tout pour sensibiliser la communauté internationale sur les crimes, l'humiliation, la torture pratiqués …
Des comités de soutien aux réfugiés algériens y seront installés. «En Amérique latine j'ai fait deux choses, disait-il, solliciter les secours pour les réfugiés et dire ce que je sais, ce que je pense de cette guerre imbécile et néfaste». Dans un livre d'entretien accordé à l'écrivain Geneviève Dermendjian intitulé «En toute liberté» publié en 1994, aux éditions Centurion, deux années avant sa mort l'abbé Bérenguer révolté par la misère du monde et l'injustice s'affligeait également du désert politique créé par les dictatures qui se chassaient les unes les autres, dans ces pays. En Amérique latine, l'abbé Alfred Bérenguer s'attachera l'amitié de Che Guevara et du président cubain Fidel Castro dont il sera le conseiller en matière de relations de son pays avec l'Église. A propos de Che Guevara, il dira : « (...) ce qui m' a marqué en lui, c'est tout d'abord l'homme. L'homme qui croyait au vrai communisme, un communisme humain et non dictatorial. C'est un saintà sa façon comme l'a montré toute sa vie». Il ajoutera, par ailleurs : «jesuis plus proche d'un vrai communiste que d'un catholique tiède. Un communiste chaleureux qui est au service de l'homme, qui travaille pour relever l'ouvrier et en faire unhomme libre, dans le respect desautres». Du séjour du «Che» dansnotre pays dont il était séduit du combat qu'il menait, le père Bérenguer raconte, dans son entretien avec l'historienne Geneviève Dermendjian :«... et quand il a vu que le régime tournait un peu à la dictature militaire communiste à cause de Raoul Castro, il est parti en 1965, il est venu en Algérie offrir ses services, pensant trouver un vrai pays socialiste. Mais le régime militaire installé par Houari Boumediene l'a déçu cruellement. De son côté Boumediene a eu peur de cet homme (…) De fil en aiguille,ce refus aura causé la perte du Che. Il est parti en Angola où les Noirs ne l'ont pas accepté parce qu'il était Blanc alors qu'eux- mêmes luttaient contre les Blancs pour leur indépendance. Il s'est ensuite rendu en Bolivie où les communistes l'ont livré à la rébellion de droite, à la dictature».
J'AI REFUSÉ LA CARTEDE MOUDJAHID ET LA PENSION D'ANCIEN DÉPUTÉ
Le coup d'État de 1965 décidera l'abbé Bérenguer à s'éloigner définitivement du pouvoiren Algérie qu'il a aidé à se reconstruire dès l'indépendance. Député à la première Assemblée constituante, conseiller de Ben Bella, il renoncera à la vie politique, une manière aussi de réagir aussi contre le coup d'État pour, disait-il: «dénoncer les germes dictatoriaux de l' État naissant». De ce fait, il sera longtemps étiqueté de ben beyliste. Militant authentique dela liberté, son itinéraire révolutionnaire est un exemple de sacrifice et defidélité à son pays. Il écrit : «... je ne voulais pas qu'on puisse dire que j'ai agi pour la gloire ou pour de l'argent,j'ai refusé la carte d'ancien moudjahid, la pension d'ancien député. De même, en tant que prêtre, j'ai refusé d'être payé par l'État algérien (...)». Influencé par le courant Jeunesse del'Eglise et par les jésuites comme Teil-hard de Chardin, le père Bérenguer passait pour un rebelle en acceptant de faire raisonner sa foi. Ainsi, disait-il: «Au XIXe siècle, Grégoire XVI ouPie IX condamnent les exégètes, les théologiens et les historiens qui ré-fléchissent sur le modernisme. Et aujourd'hui, tout cela est reconnu,enseigné. Mais, en 1870, c'est le pape qui est déclaré infaillible ! Notons – le bien : si le Christ avait voulu que les papes soient infaillibles, il serait tout de même triste que l'Eglise ait mis autant de temps à s'en rendre compte et d'ajouter : J'ai été stupéfait de constater à quel point nombre de professeurs du séminaire étaient hostiles à la Révolution française. Pourtant, liberté, égalité,fraternité c'est tout à fait l'Evangile». Enfant terrible, il l'est quand passionnément, il explique : «Aimerla vie… Est-ce que les catholiques aiment la vie ? Non, ils n'aiment pas assez la vie ; ils s'embourbent avec le péché originel, le diable ; ils sont esclaves de la fatalité et du destin. Alors que Dieu est venu nous dire :«Aimez la vie, Dieu est vivant, il veut la vie, il faut espérer en elle, il faut être vivant...». Enfant terrible de l'Eglise, il l'a bien été : «... J'ai pu être un enfant terrible quand j'étais étudiant en théologie, vicaire en paroisse, député à l'Assemblée constituante algérienne où j'ai refusé de voter les lois que je ne pensais pas être bonnes pour l'Algérie. J'ai tou-jours été un enfant terrible quand on voulait m'imposer une injustice, une malhonnêteté, une erreur».
Dans sa retraite politique s'opposant à toute forme de dictature après de le coup d'Etat militaire de 1965, l'abbé Bérenguer, cet homme d'une amitié spontanée, est professeur de latin grec et d'espagnol au lycée Benzerdjeb de Tlemcen jusqu'en 1972, puis curé de la paroisse du Saint-Esprit à Oran prêtre au séminaire de cette ville. Il se retirera définitivement en 1991 à Tlemcen, sœur jumelle de Grenade des Banou el Ahmar cité où sa nostalgie andalouse était maintenue en éveil par les monuments arabes qu'il côtoyait dans son quotidiende vie et qu'il connaissait jusqu'au moindre détail de l' histoire et de l'archéologie. Dans cette ville qu'il aimait tant et où il choisit d'y être enterré, il créa en 1975 avec un groupe d'amis l'association «Dar es Salem» ( la maison de la paix ) pour le rapprochement et l'amitié de la même manière qu'il sera, en 1990 ,membre fondateur de l'association «Ahbab tourath» pour la protection du patrimoine. Dans son ermitage au Saint Benoît, loin des regards, des patriotes Sid Ahmed Guerroudj, Mustapha Yadi et d'autres anciens compagnons lui seront à jamais fidèles.
Très attaché à l'Algérie pour la lumière et la pauvreté qui ont baigné son enfance et à son terroir fécond riche de grands hommes connus pour leur apport à la civilisation et le rayonnement de l'humanité: Saint Augustin, Ibn Khaldoun, Abi Madyan Choaïb, l'Émir Abdelkader …il n'y a point de place au désespoir, affirmait-il. «Qui a fait la nation française,aimait-il souvent répéter, et combiende temps a-t-elle mis pour devenir une vraie nation ?». La tonalité qu'il accordait à l'amitié entre les hommes s'exprime on ne peut mieux à travers cette métaphore qu'il aimait tant à faire méditer : «Un homme s'en allait un jour, au crépuscule, chasser dans la montagne. Il vit au loin, sur une pente, quelque chose qui bougeait, et il pensa que c'était une bête. Il avança un peu, il vit que c'était un homme. Il s'approcha encore. Alorsil reconnut son frère».
L'abbé Bérenguer, cette mémorable figure de l'indépendance de l'Algérie, laissera pour la postérité l'image d'un homme tenace, libre et tolérant enfin, un exemple de sincérité et d'amitié qui mérite notre reconnaissance.
1- Le croissant n'est pas un signereligieux mais un emblème national.
ABDELMOUMEN BEN ALI EL GOUMI ENNEDROMI
PREMIER CALIFE ALMOHADE
FONDATEUR DE LA KOUTOUBIA DE MARRAKECH
Source wikipedia
Edmond Destaing
UN LINGUISTE A BENI SNOUS
Edmond Destaing
Linguiste (1872-1940), spécialiste des langues berbères
De 1900 à 1907, Edmond Destaing a passé plusieurs années à Beni Snous et au Kef (Algérie) pour étudier le dialecte berbère, puis dans la wilaya de Tlemcen, entre 1907 et 1914. Ensuite, il a occupé la chaire de berbère de l'École nationale des langues orientales vivantes (Paris) jusqu’à sa mort en décembre 1940. Il est l’auteur d’un Dictionnaire français berbère des Bénis snous (1907) et d'une Étude sur la tachelhit du Sous (1920).
BRAVO WIDAD 2009
EN ROUTE POUR LA GLOIRE
MERCI A FOUAD BOUALI ET A TOUS LES JOUEURS
MERCI A TOUS LES SUPPORTERS
VOUS ETES TOUS MAGNIFIQUES
Claude Achard
Claude Achard est une actrice née à Tlemcen en Algérie le 8 décembre 1929.
WACINY LAREDJ
Originaire de Msirda et portant le nom du saint patron de la région de Béni-Ouassine de Maghnia,Waciny Laredj est né à Tlemcen (Algérie) en 1954, Il a été professeur de littérature moderne à l'université d'Alger jusqu'en 1994. Il vit actuellement à Paris et enseigne à la Sorbonne. Il est l'auteur d'une dizaine de romans en langue arabe, dont trois ont été traduits en français
Les Balcons de la mer du Nord
a reçu le prix du Roman algérien.
JEAN RABASSE
Scénographe
Jean Rabasse est né en 1961, à Tlemcen, en Algérie.
Jean Rabasse s'est taillé une réputation enviable dans le monde de la danse, du théâtre et du cinéma comme scénographe et chef décorateur. Depuis une dizaine d'années, il signe la scénographie des spectacles de DCA, la compagnie de danse du chorégraphe Philippe Decouflé.
Finaliste aux Oscars en 2001 pour ses somptueux décors dans le film Vatel de Roland Joffé, Jean Rabasse remporte le César du meilleur chef décorateur pour ce même film et pour sa collaboration aux films Delicatessen et La Cité des enfants perdus de Caro et Jeunet. Son nom apparaît au générique d'autres films tels qu'Astérix, de Claude Zidi, The Dreamers, de Bernardo Bertolucci, Vidocq, de Pitof et The Statement, de Norman Jewison.
Artiste polyvalent, Jean Rabasse réinvente le métissage des formes. « Je ne fais pas de distinction entre les disciplines dans lesquelles je travaille. Au cinéma, je ramène toujours des effets théâtraux, qui donnent de l'âme au film. Au théâtre, j'utilise des éléments cinématographiques. »
Avec Corteo, Jean Rabasse collabore pour la première fois à un spectacle du Cirque du Soleil.
SITES SUR TLEMCEN ET SA REGION ( LISTE NON EXHAUSTIVE - MERCI D'AIDER A COMPLETER )
TETMA (1891- 1962) - Brillante interprète de musique hawzi et du genre Hawfi, Fatéma Tabet, dite Tetma est née à Tlemcen.
Ayant grandi, comme la plupart des artistes, dans un milieu des plus pauvres et des plus démunis. De parents séparés, elle vit aux cotés de sa mère Aouicha Bensari.
Elle se résignait dans son enfance à vivre comme tout les enfants de son âge, jouer et passer le temps. A partir de 10 ans elle était retenue à la maison, il fallait bien qu'elle apprenne à s'acquitter, comme toute femme qui se respecte, des travaux domestiques.
C'est a cette période-la qu'elle s'est découverte le don qui allait la rendre une grande dame de la musique andalouse. En effet, lors de ses occupations domestiques elle n'arrêtait pas de chanter, et d'une voix tellement douce, suave et attractive que les voisins ouvraient leurs fenêtres, qu'il fasse chaud ou froid, juste pour écouter la petite fille chanter. Tetma s'était d'abord fait une renommée au sein de sa propre famille, puis de son proche voisinage et, après un temps très court, dans toute la ville. C'est ainsi que la diva entama sa carrière artistique. Apres avoir entonné des airs traditionnellement propres à la gent féminine tlemcenienne, notamment le Haoufi, que les femmes de l'époque chantaient en se poussant sur l'escarpolette ou en berçant leur bébé pour l'endormir.
Elle y brilla de mille feux grâce a sa voix 'miraculeusement attractive' et a son talent de musicienne car elle jouait avec une superbe maitrise du violon et de la kouitra .En parallèle a cela, elle possédait un appréciable niveau d'instruction en langue arabe. Elle pouvait de ce fait assimiler très vite les poèmes classiques en y ajoutant la manière.
Elle était accompagnée d'un orchestre composé d’Omar Bakhchi, d’Abdelkrim Dali.
Du hawfi, Tetma fit un passage très aisé au Hawzi et interpréta ainsi les œuvres des célèbres maîtres Ben Msayyeb, Boumediène Bensahla, et Bentriki .
Plus tard elle s’exerça également à la musique classique andalouse. Elle participa à une tentative d'harmonisation andalouse initiée par un orchestre symphonique européen du Conservatoire municipal d'Oran. Elle est sortie grandie de cette expérience au point où elle s'installa à Alger, durant une grande partie des années cinquante.
Elle s'accompagna d'un modeste petit orchestre compose de quelques éléments dont nous citerons principalement un érudit de la musique andalouse en même temps qu'un virtuose du piano : le regrette Djilali Zerrouki . Avec le savoir faire de ce grand pianiste et la voix, tantôt frémissante, tantôt ondulante de Tetma, les prestations étaient magnifiques. En compagnie donc de cet ensemble, le nom de Tetma devint célèbre. Très souvent, comme le fut Abdelkrim Dali plus tard, elle était sollicitée avec son orchestre à Alger ou elle était très appréciée de ses consœurs Meriem Fekkai, Fadéla Dziria, Reinette Daoud et d'autres...Cette célébrité dépassa même les frontières. Elle enregistra, des lors, un important répertoire de disquesLe 22 avril 1962, à l’âge de 71 ans, disparaissait Tabet Tetma, , le chantre du chant traditionnel citadin d’expression féminine, particulièrement le hawzi et le hawfi.
Bravo pour les performances de tous les sportifs de la région de tlemcen et particulierement les clubs de football de Maghnia et de Tlemcen
André Chouraqui
Nathan André Chouraqui dont la famille est originaire de la ville de Tlemcen, est né le 11 août 1917 à Aïn Témouchent, Algérie et mort le 9 juillet 2007 à Jérusalem, était un avocat, écrivain, penseur et homme politique franco-israélien, connu pour sa traduction de la Bible, dont la publication, à partir des années 1970, révolutionna sa lecture.
Abou Tachfine - Brea
Ain Adjroud
Ain El Hadjar
Ain El Hout
Aïn Fetah
Aïn Fezza
Aïn Ghoraba
Aïn Kebira
Aïn Nehala
Aïn Tallout
Ain Tekbalet
Aïn Youcef - Lavayssiere
Amieur
Anabra
Arbouz
Azails
Bab El Assa
Bab Taza
Bahlalla
Ben Zahni
Beni Bahdel
Beni Boublen
Beni Boussaid
Beni Khellad
Beni Mester
Beni Ouarsous
Beni Semiel
Beni Snous
Beni Zhana
Beni Znassene
Bensekrane - Pont-De-L'Ysser
Berkoussa
Bou Khenayes
Bou N'aim
Bouhlou
Boukiou
Chetouane - Negrier
Dar Yaghmouracene
Djebala
Douar Akache
Douar Ali Bel Rida
Douar Ali Ed Deba
Douar Amiyer
Douar Bab Tahar
Douar Ben Smina
Douar Bouriche
Douar El Kreieb
Douar Feddan Sellah
Douar Oulad Slimane
El A'nabra
El Aouedj
El Aricha
El Béder
El Betaiem
El Bouihi
El Eubbad
El Fehoul
El Gor
El Halaiba
El Haouanet
El Harrach
El Hedair
Es Safsaf
Ez Ziatine
Fellaoucene
Ghazaouet
Ghazaouet - Nemours
Hammam Boughrara
Helain Eddouz
Hennaya - Eugene Etienne
Honaine
Khemis
La Pierre Du Chat, La Platriere
La Plage Du Sel, El Bheira
Le Kef
Maaziz
Maghnia - Marnia
Magoura
Mansourah
Marsa Ben M'Hidi - Port-Say
Mazra'at Mohammed Salah
Mazzer
Mehada
Mlilia
Mouscarda
Msirda Fouaga
Nedroma
Ouchba
Oued Chouly
Oued Ezzitoun
Oued Lakhdar
Oulad Berrhama
Oulad Bou En Nouar
Oulad El Abbes
Oulad El Adassi
Oulad El Mdadah
Oulad Es Souaber
Oulad Hamamou
Oulad Malek
Oulad Ralem
Oulad Salah
Oulad Tirbane
Ouled Bellahcen
Ouled Ben – Aïd
Ouled Bou Hamida
Ouled Bouyacoub
Ouled El Houari
Ouled Mimoun - Lamoriciere
Ouled Riyah
Ouled Sidi Ali Belhadj
Oum El 'Alou
Ouzidane
Rachgoun
Rehamna
Remchi - Montagnac
Rhar El Baroud
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Kaddour Bendimered, dont la famille est originaire de Tlemcen, est né en 1964 à Sidi-bel Abbes.
Kad Merad, de son vrai nom Kaddour Merad, est un comédien, humoriste et scénariste franco-algérien né le 27 mars 1964 à Sidi Bel Abbes en Algérie et ayant passé sa petite enfance à Balbigny (Loire) mais surtout à Ris-Orangis (Essonne).
Il vit depuis 1992 avec Emmanuelle Cosso (parolière et écrivain). Ils sont les parents de Khalil depuis 2004.
Biographie
Né d'un père algérien et d'une mère française, il a deux frères et une sœur.
Batteur et chanteur dans plusieurs groupes rock à l'adolescence, il commence à monter sur scène au Club Méditerranée, avec la troupe Gigolo Brothers. Puis, c'est le théâtre, dirigé par Jacqueline Duc, où il interprète des pièces classiques.
En 1990, il entre chez Lankhor et il aura pour travail de mettre les disquettes de jeux dans les boîtes. Cela lui permettra de faire la connaissance de Sylvian Bruchon (scénariste de plusieurs jeux Lankhor) qui est un grand amateur de théâtre, et qui lui proposera en 1992 de jouer dans sa pièce Histoires Camiques.
En 1991, il entre sur Ouï FM, la radio rock parisienne, où il rencontre Olivier Baroux. Au bout d'un an, le duo formé à l'antenne entame sa propre émission : Le Rock'n'roll circus, émission composée de sketchs humoristiques (Mais qui a tué Paméla Rose ?, Teddy porc fidèle…). Tous les mercredis soirs, l'émission devenait Le Rock'n'roll circus Live, diffusée en public depuis le Monte Cristo puis le Globo. Kad crée seul le Ziggy Show, antenne libre les soirs de semaine. Puis aidé par Jean-Luc Delarue, c'est la télévision avec la série Les 30 dernières minutes.
Ils vont ensuite animer sur la chaîne câblée Comédie !, entre 1999 et 2001, La Grosse émission. Parallèlement, il commence à enchaîner des petits rôles au cinéma jusqu'à leur première grosse œuvre cinématographique : Mais qui a tué Pamela Rose ?, film réalisé en 2003 par Éric Lartigau et coécrit avec Olivier.
Il a reçu, en 2007, le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa performance dans le long métrage Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret. Il apparaît également dans le clip de AaRON -U-Turn (lili) qui est la chanson phare du film.
Le 2 mars 2007, il fait sa première apparition télévisuelle avec les Enfoirés sur TF1 et participe aux concerts de 2008 (où il se blesse le 26 janvier en coulisse), à ceux de 2009 à Paris Bercy et de 2010 (concerts du samedi et du dimanche) qui ont eu lieu au Palais Nikaia de Nice.
L'AFM et France Télévisions annoncent dans un communiqué que Kad Merad sera le parrain du Téléthon 2007 accompagné de Liane Foly.
En 2008, il incarne le rôle de Philippe Abrams dans le film Bienvenue chez les Ch'tis.
Le 14 juillet 2008, répondant à l'invitation de Nicolas Sarkozy Kad Merad a lu des extraits du préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme lors du défilé militaire du 14 juillet, place de la Concorde à Paris, en présence des chefs d'État de l'Union européenne, des représentants des Nations unies et des pays de l'Union pour la Méditerranée. Il n'en reste pas moins sympathisant socialiste puisqu'il soutenait Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle de 2007[1].
Bienvenue chez les Ch'tis lui a donné une grande notoriété et il enchaîne les comédies où il occupe le rôle principal avec Safari et R.T.T. en 2009 puis Protéger & Servir ainsi que L'Italien en 2010. Ses comédies sont des succès et dépassent toutes le millions d'entrées voire plus à l'exception de Protéger & Servir.
Filmographie
En tant que comédien
Kad Merad avec Anne Marivin
En tant que Réalisateur
Courts-métrages
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Scénariste[
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Théâtre
Récompenses